- CONSOUDE
- CONSOUDECONSOUDEComme certaines médicinales très anciennes, la consoude (Symphytum officinale L.; borraginacées) exprime par son nom l’essentiel de ses propriétés: le grec symphyton et l’ancienne appellation latine consolida , d’où vient «consoude», signifient «plante qui soude», c’est-à-dire «plante cicatrisante». Les Anciens plaçaient en effet la consoude au premier rang des vulnéraires. De Dioscoride, qui l’employait sur les plaies, dans les hémorragies de tous types et contre les hémorroïdes en association avec le séneçon, au docteur H. Leclerc, phytothérapeute français contemporain qui en tira un grand parti pour soigner les brûlures des soldats de la Première Guerre mondiale, la consoude a une longue et glorieuse histoire thérapeutique. Sa racine, seule partie employée, entrait dans la plupart des topiques astringents et vulnéraires de la pharmacopée ancienne. J. Fernel, premier médecin de Henri II, en faisait la base d’un sirop composé, longtemps considéré comme l’un des meilleurs remèdes des maladies de poitrine.La racine de grande consoude renferme environ 2 p. 1 000 d’un alcaloïde toxique, la symphyto-cynoglossine, quantité trop faible pour rendre dangereuses les préparations médicinales. S’y associent des traces de deux autres alcaloïdes, du tanin, des mucilages, une huile essentielle et de 0,6 à 0,8 p. 100 d’allantoïne, substance favorisant la multiplication cellulaire, qu’on rencontre dans le liquide amniotique des mammifères. C’est surtout à cette allantoïne que la consoude doit ses remarquables propriétés cicatrisantes. On emploie soit des cataplasmes de racine fraîche (bien lavée, épluchée, ébouillantée et broyée), soit des compresses d’infusion concentrée prolongée (200 g de racine pour 1 litre d’eau bouillante; deux heures de contact) à appliquer sur les brûlures, les escarres et les ulcères (variqueux en particulier). Ils sont efficaces également sur les engelures, les gerçures et les crevasses des seins. L’infusion sert aussi en injections dans les métrites, les vaginites et les salpingites.En usage interne, on obtient de bons résultats dans la diarrhée, l’entérite et l’ulcère gastrique, où la plante agit à la fois comme émollient (mucilages), astringent et épithéliogène. C’est un adoucissant utile dans les maladies pulmonaires inflammatoires (infusion prolongée à 10 p. 100).• v. 1265; bas lat. consolida, de consolidare « affermir », à cause de ses propriétés♦ Plante des fossés humides (borraginacées) aux grandes tiges velues. « Un rouge-gorge qui boit dans la feuille d'une grande consoude » (Genevoix). Petite consoude. ⇒ pied-d'alouette.⇒CONSOUDE, subst. fém.Plante de la famille des bourraches dont une espèce (grande consoude ou consoude officinale), autrefois réputée capable de consolider les chairs, est utilisée en médecine comme astringent. Sirop de grande consoude (Ac. 1835-1932). La spécialité de ma grand'mère (...) c'était de refaire les pucelages par le moyen de la consoude qu'on appelle oreille de vache (A. ARNOUX, Calendrier de Flore, 1946, p. 116).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. XIIe s. consoldre (Gloss. Tours, 330 ds T.-L.), forme isolée; ca 1265 consoude (Voc. plantes, Ms. Harley 978, 139a ds T.-L.). Du b. lat. consolida bot. (de consolidare « consolider, affermir » en raison des vertus astringentes de la plante). Fréq. abs. littér. :1.
consoude [kɔ̃sud] n. f.ÉTYM. V. 1265; consoldre, XIIe; du bas lat. consolida, de consolidare « affermir », à cause de ses propriétés.❖♦ Plante des lieux humides (Borraginacées), herbe haute utilisée autrefois en médecine (astringente).0 (…) un rouge-gorge qui boit dans la feuille d'une grande consoude, et qui, la tête encore renversée, lance vers la lumière un petit sifflement vif et pur.M. Genevoix, la Dernière Harde, éd. J'ai lu, p. 209.➪ tableau Noms de remèdes.
Encyclopédie Universelle. 2012.